Écologie.

Notions de base.

Anthropocène

Ce mot désigne une nouvelle époque de l’âge de la Terre, ouverte par une humanité devenue force tellurique. Le point de déclenchement de ce nouvel âge géohistorique reste sujet à controverse : la conquête et l’ethnocide de l’Amérique ? La naissance du capitalisme industriel, fondé sur les énergies fossiles ? La bombe atomique et la « grande accélération » d’après 1945 ?

L’anthropocène marque aussi l’échec d’une des promesses de la modernité, qui prétendait arracher l’histoire à la nature, libérer le devenir humain de tout déterminisme naturel.

Christophe Bonneuil, « Tous responsables ? », Le Monde diplomatique,
Changement climatique, Réchauffement

Le globe fut parfois plus chaud qu’aujourd’hui, souvent plus froid, mais ces variations ont fidèlement suivi celles de la concentration en gaz carbonique (CO2). Or on sait que depuis la révolution industrielle, au milieu du XIXe siècle, la teneur en CO2 de l’atmosphère ne cesse de croître et qu’elle dépasse désormais toute référence historique.

En 2013, les subventions publiques allouées aux combustibles fossiles représentaient 480 milliards d’euros, soit plus de quatre fois la somme de celles accordées aux énergies renouvelables (source : Alliance écologiste indépendante).

Certains pays, comme les États-Unis, l’Allemagne ou les émirats du Golfe, ne pourront jamais effacer les traces qu’ils ont laissées dans l’atmosphère ; leur « dette climatique » est insoutenable. Les nations du Sud escomptaient donc de leur part une compensation financière afin de pouvoir accéder à un développement sans carbone, en sautant l’étape mortifère des énergies fossiles. Mais l’objectif de 100 milliards de dollars par an consacrés à cette fin tarde à trouver des bailleurs.

Philippe Descamps, « De la science à la politique », Le Monde diplomatique,
Croissance

Au 20ème siècle, la croissance forte des soi-disant « trente glorieuses » de l’après-guerre se caractérise par sa gloutonnerie énergétique et son empreinte carbone. Alors qu’il avait suffi de + 1.7 % par an de consommation d’énergie fossile pour une croissance mondiale de 2.1 % par an dans la première moitié du 20ème siècle, il en faut + 4.5 % entre 1945 et 1973 pour une croissance annuelle de 4.18 %. Cette perte d’efficacité touche aussi les autres matières premières minérales : alors qu’entre 1950 et 1970 le produit intérieur brut (PIB) mondial est multiplié par 2.6, la consommation de minerais et de produits miniers pour l’industrie, elle, est multipliée par 3, et celle des matériaux de construction, quasiment par 3 aussi. C’est ainsi que l’empreinte écologique humaine globale bondit de l’équivalent de 63 % de la capacité bioproductive terrestre en 1961 à plus de 100 % à la fin des années 1970. Autrement dit, nous dépassons depuis cette époque la capacité de la planète à produire les ressources dont nous avons besoin et à absorber les déchets que nous laissons.

Christophe Bonneuil, « Tous responsables ? », Le Monde diplomatique,
Dette écologique, Échange écologique inégal

On entend par « échange écologique inégal » l’asymétrie qui se crée lorsque des territoires périphériques ou dominés du système économique mondial exportent des produits à forte valeur d’usage écologique et reçoivent des produits d’une valeur moindre, voire générateurs de nuisances (déchets, gaz à effet de serre…). Cette valeur écologique peut se mesurer en hectares nécessaires à la production des biens et des services, au moyen de l’indicateur d’« empreinte écologique », en quantité d’énergie de haute qualité ou de matière (biomasse, minerais, eau, etc.) incorporée dans les échanges internationaux, ou encore en déchets et nuisances inégalement distribués.

Aujourd’hui, un échange écologique inégal se poursuit entre ceux — États et oligarchie des 5 % les plus riches de la planète — qui entendent asseoir leur puissance économique et leur paix sociale sur des émissions de gaz à effet de serre par personne nettement supérieures à la moyenne mondiale et, d’autre part, les régions (insulaires, tropicales et côtières, principalement) et les populations (essentiellement les plus pauvres) qui seront les plus durement touchées par les dérèglements climatiques.

[Historiquement], la conquête de l’hégémonie économique par les États-nations du centre a permis la suprématie de son élite capitaliste, ainsi que l’achat de la paix sociale domestique grâce à l’entrée des classes dominées dans la société de consommation. Mais elle a été possible qu’au prix d’un endettement écologique, c’est-à-dire d’un échange écologique inégal avec les autres régions du monde.

[La croissance des pays industriels occidentaux a reposé sur un drainage massif des ressources minérales et renouvelables dans les pays colonisés, puis dans le reste du monde non communiste.] Ce drainage fut économiquement inégal, avec une dégradation des termes de l’échange de 20% pour les pays « en voie de développement » exportateurs de produits primaires entre 1950 à 1972. Mais il fut aussi écologiquement inégal.

Christophe Bonneuil, « Tous responsables ? », Le Monde diplomatique,
Intensité CO2 du PIB mondial
Cette intensité est égale aux émissions de dioxyde de carbone (CO2) par unité de Produit intérieur brut (PIB) produite.

Politique agricole commune (Pac)
Politique mise en place dans l’Union européenne, prévue par le traité de Rome du 25 mars 1957 et entrée en vigueur le 14 janvier 1962.

À l’origine, la Pac visait à garantir les prix auxquels les agriculteurs pouvaient vendre leur production. Elle n’était pas exempte de défauts : elle ne prenait pas en compte la qualité de la production et poussait au productivisme. Mais elle avait aussi un avantage : les agriculteurs n’avaient pas à s’inquiéter de leurs revenus futurs. Ils pouvaient ainsi investir et prévoir leurs recettes en étant certains d’obtenir un prix décent pour leur production.

Mais la Pac n’est plus la Pac. Avec l’entrée dans l’Union de nouveaux pays et sous couvert d’éviter la surproduction, la Pac s’est transformée en une politique de subventions directes aux agriculteurs. En échange, les prix ont été déréglementés et se sont alignés sur les cours mondiaux. L’agriculture française s’est ainsi retrouvée dans une position intenable où elle devait faire face à la double concurrence, pour les produits frais, des autres pays de l’Union dont certains bénéficient d’une main-d’œuvre de saisonniers immigrés sous-payés (dans le sud de l’Espagne ou en Pologne notamment), et pour les céréales et la viande à la concurrence de systèmes agricoles extensifs (États-Unis, Australie, Argentine…) qui produisent du blé 30 % moins cher tout en se permettant des rendements à l’hectare moitié plus faibles qu’en Europe.

Faute d’une harmonisation sociale en Europe et d’un système de protection du marché intérieur, les agriculteurs sont donc contraints de vendre à des prix qui bien souvent ne couvrent même pas leurs coûts de production. Ils se trouvent ainsi dans la situation humiliante où l’essentiel de leurs revenus vient de primes et de subventions publiques distribuées de manière très inégalitaire.

David Cayla, « Le marché contre l’agriculture », L’Âge de faire, nº100,
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L’agroécologie : des définitions variées, des principes communs.

Résumé d’un article de Noémie Shaller, paru sur le site du Ministère de l’Agriculture (PDF), .

Mots-clés : agroécologie

Les agrosystèmes « modernes ».

Les limites des agrosystèmes « modernes ».

Une solution : l’agroécologie.

Des approches diverses mais des objectifs communs.

À terme, l’écosystème doit se réguler de lui-même malgré les pratiques agricoles.

Les conséquences systémiques de l’agroécologie.

Les freins à l’agroécologie.

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