À quoi te sert d’avoir été
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courageux, fort, croyant aux hommes ?
J’étais un invité chez toi
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Ma maison n’était plus la mienne
Maintenant que tu as vécu
Je sais que le maître est parti.
L’hiver en pierre attend dehors
Je me cogne au ciel étoilé :
Moi qui ai vu mourir tant d’hommes
Je demande au dieu des gelées
Le sens glacé de ses rébus.Il est dans un trou à la pioche
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Dans le ventre de la forêt
Offert aux vers et aux vertiges
Là où le printemps fait ses dents.
Toi qui seras, quoi que tu fasses
Cette chose innommable oubliée dans un trou
Retiens les bruits de ton enfance
Cloche des seaux de fer aux margelles des puits
Et le cri du coucou dans les pluies de muguetS’il en toujours temps, pense au village heureux
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Aux chevaux en sueur qui charroyaient l’orage
Pense aux pommes creusées par les guêpes d’octobre
Aux filles de dix ans, cuisses nues dans les trèfles
Pense aux paradis morts qui portaient témoignage
Avant de t’en aller dans la nuit trop fertile
La nuit dont tu sortis sur un soleil voguant