Tiré de Conscience socialiste et insoumission : des insoumis s’adressent aux organisations politiques et syndicales de la gauche, Bulletin mensuel d’information des groupes de langue française du Mouvement International de la Réconciliation, , p. 34
S’il y a des raisons de servir effectivement la communauté humaine, alors ce doit être un service de toute notre vie. C’est mépriser les Français que de ne pas reconnaître dans les faits que leur vie, leur travail de tous les jours est une contribution valable à l’effort commun de notre société. Leur demander autre chose de plus (alors, notons-le par ailleurs, qu’en plus de leur activité physique ou intellectuelle quotidienne, ils contribuent à la bonne marche de notre société en payant des impôts) revient à leur dire en face :
Votre travail de tous les jours n’est pas un service rendu à la société. Or, les embrigader comme c’est le cas actuellement pour les jeunes gens revient à leur dire :Le travail que vous faites pendant 40 ans de votre vie n’est pas utile, vous devez compenser cela en travaillant de façon utile pendant un ou deux ans de votre vie. C’est une absurdité ! On est en fait devant l’aveu que l’essentiel de l’activité humaine dans l’économie libérale n’est pas orientée dans l’intérêt de la société. Il faut renverser les rôles. Si ce que nous faisons pendant 40 ans de notre vie n’est pas utile, alors c’est cela qu’il faut changer et non pas nous demander de faire un ou deux ans de compensation. Il ne doit exister que des emplois utiles, et alors en eux-mêmes, ils sont une occasion de service. C’est dans cette perspective que nous nous situons. C’est celle du service de toute la vie. Nous avons à l’heure actuelle des emplois qui sont utiles à la société, tournés vers son amélioration. Nous demandons la reconnaissance de l’utilité de notre travail quotidien. Comme nous croyons qu’il est réellement possible de se relayer pour assumer le travail que nous faisons actuellement, au cas où nos prises de position nous amèneraient à être arrêtés. Nous demandons par ailleurs la reconnaissance de l’utilité du travail de chaque Français… ou une refonte complète de la société, afin que le travail quotidien de chacun(e) soit véritablement un service.