Chômage et sous-emploi.

Définition générale.

Pour l’ensemble de cette section, voir Insee.

En application de la définition internationale adoptée en 1982 par le Bureau international du travail (BIT), un chômeur est une personne en âge de travailler (c’est-à-dire 15 ans ou plus) qui répond simultanément à trois conditions :

  1. être sans emploi, c’est-à-dire avoir travaillé moins d’une heure durant une semaine de référence ;
  2. être disponible pour prendre un emploi dans les 15 jours ;
  3. avoir cherché activement un emploi dans le mois précédent ou en avoir trouvé un qui commence dans moins de trois mois.

Remarque : le chômeur (défini par le BIT) est à distinguer du demandeur d’emploi, c’est-à-dire toute personne inscrite à Pôle Emploi.


Chômage structurel.

Pour l’ensemble de cette section, voir Bourdin.

Définition.

Le chômage est dit conjoncturel lorsqu’il s’explique par une insuffisance de l’activité économique. Sinon, il est dit structurel.

Le chômage structurel, ou chômage d’équilibre, est composé :

  1. du chômage frictionnel ;
  2. du chômage volontaire — constitué de personnes préférant être au chômage plutôt que de prendre un emploi ;
  3. du chômage classique.

Chômage frictionnel.

Le chômage frictionnel est constitué par les personnes cherchant un emploi pendant une courte durée. Il correspond à la part incompressible du chômage structurel, et est un élément normal du fonctionnement du marché du travail. Dans son rapport Plein emploi (2000), l’économiste Jean Pisani-Ferry évalue le taux de chômage frictionnel à 3,5%, en retenant les hypothèses d’une durée moyenne de recherche d’un nouvel emploi de 3 mois pour les personnes ayant déjà occupé un emploi, et de 6 mois pour les nouveaux entrants sur le marché du travail.

Chômage volontaire.

Le chômage volontaire correspond aux personnes qui pourraient trouver un emploi si elles le souhaitaient, mais préfèrent ne pas travailler. Cela s’explique notamment par le phénomène de « trappes à chômage », c’est-à-dire des situations dans lesquelles un chômeur verrait ses revenus faiblement augmenter, voire diminuer, en cas de retour à l’emploi, et qui pour cette raison n’est pas financièrement incité à trouver un emploi.

Les désincitations financières sont un facteur important d’explication du chômage, du moins dans le cas des parents célibataires et des femmes dont le conjoint travaille.

Chômage classique.

Le chômage classique correspond aux personnes qui souhaiteraient disposer d’un emploi au salaire minimum en vigueur mais n’y parviennent pas, du fait d’une productivité potentielle jugée insuffisante par les employeurs éventuels.

Évaluation et origine.

Pour des raisons méthodologiques, une évaluation précise du chômage structurel semble aujourd’hui impossible.

Le chômage structurel trouverait son origine dans l’élévation régulière du prélèvement fiscalo-social depuis le début des années 70 et dans celles des taux d’intérêt réels depuis le début des années 80 (voir Cotis et al.).


Points de vue.

Selon John Maynard Keynes (1883-1946).

Pour Keynes, le sous-emploi ne relève pas des dysfonctionnements du marché du travail mais d’une insuffisance de la demande. En d’autres termes, au « chômage volontaire » des classiques lié à des exigences salariales trop élevées se substitue le « chômage involontaire » de Keynes lié à des dysfonctionnements du système d’économie de marché, ce qui impliquera, au plan politique, une relance par l’intervention de l’État.

Caire, Universalis

Notes.

Références.